Synopsis

À 80 ans, le photographe Marc Garanger revient sur sa carrière et nous raconte ce qui est au fondement de son regard : la naissance de sa révolte durant la guerre d’Algérie, ses reportages aux goulags du grand Nord soviétique, son admiration pour la résistance des peuples autochtones de Sibérie… Et quel que soit le pays, tout au long de sa vie, l’inlassable lutte pour la décolonisation de la pensée qui passe d’abord par une décolonisation du regard. La photographie comme affirmation de notre humanité partagée.

Vivre avec son oeil fait entendre la parole de ce photographe ultrasensible dans un film qui s’immerge dans le bruissement de la nature au petit jour.

Extrait d’un entretien avec Marc Garanger

« Je me suis fait un autoportrait. Je me suis fait un autoportrait et je l’ai appelé « Autoportrait de la colère ». J’étais très en colère ! La France me forçait à faire une guerre que je ne voulais pas faire et, alors que tout le monde autour de moi disait « On a gagné », j’étais persuadé que c’était foutu. J’ai mis d’autant plus de force dans mes images que le discours autour de moi était un discours avilissant épouvantable. Mais tout ça était significatif de ce qu’était réellement cette guerre. Les Algériens, ces « gens », n’étaient pas des êtres humains, c’étaient des bêtes sauvages et donc la France pouvait les tuer comme elle voulait. C’est l’axe de cette guerre. C’est ça cette guerre, c’est rien d’autre. Le racisme. »